Fruit de la mobilisation de l’ensemble des ministères entreprise par Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, la stratégie a vocation à répondre quatre ambitions :

  1. Construire une société inclusive pour toutes les personnes autistes à tous les âges de leur vie.
  2. Garantir le pouvoir d’agir des personnes autistes et de leurs familles par des interventions adaptées à leurs besoins et respectueuses de leur choix, au sein de parcours fluides.
  3. Conforter les équipes de professionnels au service des personnes et de leurs familles dans leur champ de compétence et l’exercice de leurs missions.
  4. Inscrire la science au cœur des pratiques en structurant une recherche d’excellence et s’assurer du déploiement de la stratégie par une gouvernance adaptée.

Les cinq engagements du gouvernement

Dotée de près de 400 millions d’euros (M€) - 344 M€ sur la période 2018-2022 et 53 M€ au titre du 3e plan autisme -, cette stratégie s’articule autour de cinq axes majeurs.

Remettre la science au cœur de la politique publique de l’autisme en dotant la France d’une recherche d’excellence

Il s’agit de poursuivre et d’encourager la dynamique entreprise pour permettre à la science d’être au cœur de la pratique au quotidien. Cela passe notamment par la création de pôles d’excellence. Il s’agit également de prendre appui sur les progrès scientifiques en matière de compréhension du cerveau, d’imagerie médicale, mais aussi en matière de neurosciences.

Par ailleurs, il est prévu de constituer un centre expérimental dédié aux méthodes éducatives et pédagogiques - learning lab. Objectifs : identifier et diffuser des outils facilitant l’inclusion scolaire (ex. applications numériques).

  • Budget alloué : 14 M€.

Mettre en place les interventions précoces prescrites par les recommandations de bonnes pratiques

L’objectif de cet engagement est d’outiller les acteurs afin d’aider au repérage des signes précoces. Cela permettra aux professionnels de s’orienter éventuellement vers la prise en compte d’une présomption d’un trouble du spectre autistique (TSA).

Pour ce faire, il est prévu :

  • la mise en place de plate-forme d’intervention avec des équipes pluridisciplinaires pour une mobilisation anticipée ;
  • la création d’un forfait de prise en charge d’intervention précoce avant que le diagnostic ne soit posé.
  • Budget alloué : 106 M€.

Garantir la scolarisation des enfants et des jeunes

Cela passe, entre autres, par l’application de l’obligation de scolarisation à 3 ans de tous les jeunes enfants autistes et par le renforcement des modalités d’accueil spécifiques, ainsi que par des parcours personnalisés et adaptés aux besoins de chaque élève.

  • Budget alloué : 103 M€.

Soutenir la pleine citoyenneté des adultes

Cet engagement traduit la volonté de renforcer la capacité d’agir des personnes et d’accéder à tous les champs de la vie professionnelle et sociale au quotidien, et notamment en œuvrant pour l’emploi, au logement, aux loisirs, à la culture de la manière la plus fluide possible.

  • Budget alloué : 115 M€.

Soutenir les familles

Ce soutien doit permettre, notamment :

  • de faciliter l’accès à l’information sur l’autisme ;
  • de renforcer le pouvoir d’agir des parents par des programmes de guidance parentale et d’éducation thérapeutique, en les associant pleinement aux interventions et aux accompagnements par la mobilisation de leur expertise ;
  • d’offrir davantage de solutions de répit aux familles.
  • Budget alloué : 6 M€.

Autres actions phares de la stratégie

D’autres actions viennent compléter les engagements pris par le gouvernement, parmi lesquels :

  • l’accompagnement de l’autonomie des adultes en leur proposant un logement adapté ;
  • l’insertion des personnes en milieu professionnel ;
  • le soutien du pouvoir d’agir des personnes autistes.

Par ailleurs, 53 M€ sont consacrés au financement de 1 500 places en ESMS pour l’accompagnement d’adultes autistes. Elles avaient été programmées dans le précédent, plan mais non effectives à ce jour.

Enfin, nonobstant la déclinaison de cette stratégie en actions opérationnelles et avec un échéancier précis, la nomination d’un délégué interministériel à l’autisme devra permettre d’en assurer son suivi.


La démarche volontariste, tant sur le fond que sur la forme, de la stratégie nationale pour l’autisme permet de présenter et de reconnaître un certain nombre d’actions soutenues par Nexem, depuis de nombreuses années, comme l’emploi accompagné ou les dispositifs de classes d’autorégulation. Pour autant, une vigilance toute particulière devra être portée sur la mise en œuvre des créations de places et la valorisation de démarches innovantes.

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