Face aux enjeux du vieillissement de la population pour notre société, le gouvernement engage une réponse déterminée. La feuille de route a ainsi une double vocation :

  • améliorer dans l’immédiat la qualité de vie des personnes âgées ;
  • anticiper et faire face au défi de la perte d’autonomie.

Et se dégage de cette feuille de route trois priorités :

  1. partir des besoins des personnes âgées et de leurs familles ;
  2. dépasser la vision purement sanitaire de l'accompagnement du grand âge ;
  3. associer tous les ministères et les acteurs du territoire.

Priorité à la prévention, à domicile comme en établissement

"La vieillesse n’est pas la perte d’autonomie. La prévention peut prévenir la dépendance et allonger l’espérance de vie en bonne santé : je lancerai dès cette année un plan de prévention dans les Ehpad", Agnès Buzyn lors de la conférence de presse sur le plan grand âge.

Les actions de prévention doivent ainsi être renforcées pour permettre à la population de vivre sans incapacités le plus longtemps possible. Et cela, à domicile ou en établissement.

15 millions d’euros (M€) seront ainsi alloués en 2018 pour le financement de plans de prévention en ARS. Ces moyens seront portés à 30 M€ à partir de 2019 et financés par l’Assurance maladie.

100 M€ seront consacrés en 2019 et 2020 à la refonte du mode de financement de l’aide à domicile pour améliorer la qualité des services, les rendre accessibles à tous et recruter du personnel.

Le gouvernement s’engage également à déployer un plan global de soutien aux aidants. Celui-ci permettra notamment :

  • le développement de solutions de répit adaptées aux besoins des aidants ;
  • le développement de l’accueil de jour ;
  • l’amélioration des conditions de l’articulation entre vie professionnelle et soutien aux personnes âgées.

Pour que ces mesures soient pleinement adaptées, il convient de mieux connaître les besoins des personnes âgées et de leurs familles. C’est pourquoi, des enquêtes de satisfaction vont être conduites par la HAS dans les établissements pour personnes âgées. Elles seront diffusées dès 2019 afin de mieux définir les actions prioritaires à mener.

Répondre aux besoins croissants de soins médicaux et pérenniser le financement des établissements

Des crédits supplémentaires sont mobilisés dès 2018 à cet effet :

  • les Ehpad recevront 360 M€ supplémentaires de 2019 à 2021 pour recruter des personnels soignants. Le ministère des Solidarités et de la santé s’engage en outre à ce que la réforme de la tarification des Ehpad ne conduise à aucune baisse des dotations, ni en soins ni en moyens relatifs à la dépendance pour 2018 et 2019. Ils s’ajoutent aux 70 M€ déjà mobilisés sur l’année 2018 ;
  • 36 M€ seront consacrés à la généralisation de la présence d’infirmiers de nuit d’ici à 2020. Objectif : réduire les hospitalisations en urgence évitables et sécuriser les prises en charge nocturnes ;
  • 40 M€ sur la période 2018-2022 pour généraliser l’accès à la télémédecine en Ehpad. Objectif : limiter les déplacements et améliorer la qualité du suivi médical, en particulier dans les zones à faible présence médicale ;
  • 1 000 places d’hébergement temporaire en Ehpad pour les personnes sortant d’hospitalisation seront financées à hauteur de 15 M€ par l’Assurance maladie dès 2019. Objectif : réduire les durées d’hospitalisation et faciliter le retour à domicile des personnes, tout en les maintenant dans un environnement sécurisé avec la présence de soignants.

Soutenir les professionnels

Le gouvernement souhaite agir sur la qualité de vie au travail en établissement comme à domicile et adapter leurs formations des professionnels :

  • la commission Qualité de vie au travail installée fin 2017 a proposé un plan d’actions. Celui-ci mobilisera 16 M€ pour l’amélioration des locaux, la formation au management de l’encadrement, l’acquisition de matériels soulageant les personnels…
  • les référentiels d’activités, de compétences et de formation des aides-soignants seront revus d’ici mars 2019. Cela permettra d'adapter les qualifications et les pratiques aux évolutions des besoins.

Préparer l’avenir : la France au rendez-vous de 2030

"Pour relever ce défi du vieillissement, j’ouvre un débat public sur les priorités, services et financements que nous devons choisir collectivement, pour assurer un accompagnement pérenne et solidaire de nos aînés", Agnès Buzyn

Agnès Buzyn a annoncé le lancement d’un débat associant l’ensemble des acteurs et des citoyens. Celui-ci aboutira à des propositions début 2019. Les réflexions à conduire porteront sur les grands enjeux suivants :

  • quelles sont les priorités, le socle de biens et de services qui doivent être à l’avenir accessibles à toutes les personnes âgées pour accompagner le vieillissement et la perte d’autonomie ?
  • quels sont les scénarios de répartition des contributions de chaque acteur pour assurer un financement pérenne et solidaire de la perte d’autonomie ?
  • comment faire évoluer la gouvernance nationale et territoriale des politiques publiques du vieillissement et de la perte d’autonomie ?

La concertation et le débat public seront organisés aux niveaux national et territorial. Une consultation citoyenne permettra à chacun de s’exprimer et de contribuer.