Lors de la conférence salariale du 14 février 2019, la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) a fait part d’une évolution de la masse salariale (taux directeur) d’1 %, auquel doit être retranché le montant du glissement vieillesse-technicité (GVT) et, pour la CCN 66, l’effet report de l’avenant prévoyance qui a été conclu en 2018 (0,07 %).

L’enveloppe restant à disposition pour l’année 2019 est donc de 0,28 % pour la CCN 66 et de 0,35 % pour les accords CHRS. Par ailleurs, 2019 marque la diminution des cotisations patronales. Nexem a proposé d’en mobiliser une partie dans le cadre de la politique salariale nationale.

Au niveau de la CCN 66

Les négociations n’ont pas permis d’aboutir à un accord, malgré la proposition formulée par Nexem.

Compte tenu de l’absence d’accord, Nexem a fait le choix d’augmenter par voie de recommandation patronale la valeur du point à 3,80 € au 1er février 2019. Cette décision a fait l’objet d’un arrêté d’agrément publié au Journal officiel du 2 juillet (arrêté du 12 juin 2019).

La mise en œuvre s’effectuera donc sur les bulletins de salaire du mois de juillet, avec effet rétroactif au 1er février 2019. Tous les salariés, y compris ceux sortis des effectifs depuis, sont concernés par cette revalorisation rétroactive.

A noter. Le terme recommandation patronale équivaut, pour les branches professionnelles, à une décision unilatérale. Elle a donc force obligatoire pour les structures.

Au niveau des accords CHRS

Les accords CHRS prévoient que la valeur du point est celle appliquée au sein de la CCN 66[1]. Ainsi, les décisions prises en la matière au niveau de la CCN 66 impactent nécessairement les accords CHRS. La valeur du point est donc aussi portée à 3,80 € dans ce champ conventionnel.

Par ailleurs, dans le prolongement de la commission nationale paritaire de négociation du 11 avril 2019, un avenant relatif à l’évolution de l’indemnité de sujétion spéciale[2] a été porté à la signature. Celui-ci n’a pas été signé par les organisations syndicales de salariés.

Compte tenu de l’absence d’accord, Nexem a fait le choix d’augmenter par voie de recommandation patronale l’indemnité de sujétion spéciale 8,48 % au 1er février 2019.

Cette dernière décision a été agréée et est donc désormais applicable (cf. notre article du 11 juillet 2019 "CHRS : agrément de la recommandation patronale sur l’indemnité de sujétion spéciale").

Pour les deux champs conventionnels, il est à noter que désormais l’ensemble des coefficients sont au-dessus du Smic. De ce fait, l’indemnité différentielle « Smic » n’a plus à être versée.


[1] Article 5.2 des accords CHRS.

[2] Article 5 .6 des accords CHRS.