La prise en charge des troubles spécifiques du langage et des apprentissages, dits « troubles Dys »[1], s’est améliorée depuis 15 ans, mais des progrès restent à réaliser, notamment dans la mise en place effective d’un parcours de santé coordonné, fluide et centré sur les besoins de l’enfant. Ainsi, la HAS publie un guide parcours de santé pour les familles, soignants et enseignants. Objectif :  favoriser une offre de soin adaptée à la sévérité ou à la complexité du trouble de chaque enfant.

Les troubles Dys sont concernent, en France, près de 8% des enfants d’âge scolaire.

La [simple_tooltip content='Haute Autorité de santé']HAS[/simple_tooltip] précise dans son guide les différentes étapes de la prise en charge, dont le repérage de la difficulté du langage et des apprentissages de l’enfant et le diagnostic du trouble spécifique. Elle met, par ailleurs, l’accent sur la collaboration entre l’Éducation nationale et les soignants, dont les projets respectifs sont imbriqués dans le parcours de santé.

Une offre de soins graduée en trois niveaux

La HAS a élaboré des outils d’aide à l’organisation du parcours de santé en trois niveaux de recours aux soins graduée selon la sévérité ou la complexité des troubles.

  1. Le niveau 1 correspond aux situations simples qui sont assurées par les professionnels de proximité (généraliste ou pédiatre) et les rééducateurs libéraux, en lien avec le médecin de la protection maternelle et infantile ou de l’Education nationale.
  2. Le niveau 2, lui, concerne des enfants dont la complexité du trouble nécessite une prise en charge pluridisciplinaire spécialisée. Les organisations pluri-professionnelles restent peu formalisées. Elles peinent à se structurer sur l’ensemble du territoire. Afin d’assurer à ces enfants un accès à un avis spécialisé dans un délai raisonnable, la HAS décrit le cahier des charges à suivre par les organisations de ce niveau de complexité. Elle détaille la composition des équipes pluridisciplinaires formées aux troubles Dys et aux approches neurocognitives. Celles-ci interviennent sous la responsabilité d’un médecin expert.
  3. Le niveau 3 est destiné aux cas les plus sévères ou complexes. Il est déjà déployé et correspond aux centres de référence des troubles du langage et des apprentissages rattachés à des centres hospitaliers universitaires. Cependant, ces centres sont saturés par des sollicitations fréquentes parfois injustifiées.

Aux trois niveaux, le projet de soins est composé d’un axe rééducatif - orthophonie, psychomotricité, ergothérapie, orthoptie, etc. -, d’un axe psychologique si nécessaire et d’un axe médical si besoin.

Des leviers à mobiliser

Sur le terrain, ces leviers doivent permettre de faciliter la pratique professionnelle et la mise en œuvre d’un parcours fluide pour les enfants et leur famille.

La HAS préconise le développement de la formation des professionnels - soignants comme enseignants - aux troubles Dys. Elle sollicite les [simple_tooltip content='Agences régionales de santé']ARS[/simple_tooltip] pour mettre à disposition des listes à jour des ressources par territoire et déployer des systèmes d’information facilitant les échanges entre professionnels de santé. Enfin, une attention doit être portée aux populations socialement vulnérables. Les difficultés scolaires sont plus fréquentes pour celles-ci. Et les inégalités d’accès aux personnels spécialisés de l’éducation nationale et aux soins sont plus sensibles.

Pour aller plus loin


[1] Il s'agit des troubles cognitifs spécifiques et les troubles des apprentissages qu’ils induisent. On regroupe ces troubles en 6 catégories : dyslexie et dysorthographie ; dysphasie ; dyspraxie ; troubles d’attention avec ou sans hyperactivité ; troubles spécifiques du développement des processus mnésiques ; dyscalculie.