L’étude de l’ANCREAI, publiée en mai dernier et commanditée par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), s’est appuyée sur trois axes de travail : un état des lieux des connaissances issues des recherches et publications existantes, une enquête par questionnaire auprès des mandataires judiciaires à la protection des majeurs (MJPM) dans 20 départements (2 800 situations de vie analysées) et 33 entretiens semi-directifs auprès de majeurs protégés, de familles et de MJPM sur la mise en place et le suivi des mesures de protection.

Les principaux points à retenir concernant les 450 000 majeurs protégés sont les suivants :

  • leur nombre a augmenté de 15% en 5 ans ;
  • ils ont, pour la moitié d'entre eux, moins de 60 ans ;
  • quand ils sont à domicile, ils vivent le plus souvent seuls (63 %) ;
  • près de la moitié d’entre eux ont des ressources se situant en dessous du seuil de pauvreté (avec une précarité croissante) ;
  • parmi les moins de 60 ans, ils sont 86 % à avoir une reconnaissance officielle de handicap (avec une prévalence pour le handicap psychique) ;
  • les relations entre leur mandataire et leur famille sont peu développées (inexistantes dans 2 cas sur 3).

Davantage de formation et de soutien pour les mandataires judiciaires

Si l’ANCREAI fait un état des lieux des types de mesures et des pratiques en matière de protection juridique des majeurs, elle révèle par ailleurs plusieurs pistes d’amélioration qui permettraient d’appuyer les MJPM dans leur accompagnement : le développement d’une offre de formation continue adaptée (notamment aux troubles psychiques), la mise en place d’un système de tutorat au sein des services afin de soutenir les MJPM débutants, ou encore, l’harmonisation des pratiques entre les différentes parties prenantes sur un même territoire (MJPM, magistrats, etc.).

Enfin, l’étude rapporte que le nombre de personnes bénéficiant d’une mesure de protection juridique devrait augmenter d’au moins 20 % d’ici 2040.


Pour plus d’informations :