Lancée  par la Fegapei en janvier 2016 avec l’Adapei de la Corrèze et le rectorat de Limoges, à l’initiative du projet, l’expérimentation se poursuit et Nexem l’étendra à deux autres territoires à la rentrée 2017. Le dispositif sera scientifiquement évalué en 2018, puis modélisé pour favoriser un essaimage au bénéfice du plus grand nombre. L’objectif est d’apporter une réponse complémentaire aux dispositifs existants, notamment pour assurer la continuité des parcours scolaires à l’école élémentaire. A l'occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, du 2 avril 2017, rappelons en effet que la scolarisation à l’école ordinaire des enfants avec TSA, bien qu’en forte progression, est insuffisante au regard des besoins. 

Une méthode pleinement inclusive éprouvée au Canada

Cette expérimentation inédite en France consiste à répliquer la méthode des « classes d’autorégulation » développée en Ontario depuis une quinzaine d’années et intégrée aux programmes scolaires usuels, grâce au financement des ministères de la Santé et de l’Education. Méthode cognitivo-comportementale d’apprentissage, l’autorégulation permet à l’enfant d’assimiler les savoirs-être nécessaires à l’entrée dans les apprentissages. Elle repose sur une démarche ABA[1] conforme aux recommandations de la Haute autorité de santé  (HAS) et de l’Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm).

« Les classes d’autorégulation » s’adressent aux enfants diagnostiqués avec autisme manifestant des « comportements problèmes » envahissants, souvent à l’origine de leur exclusion scolaire. Ils viennent d’unité d’enseignement maternelle, d’institut médico-éducatif ou de l’école ordinaire. Les enfants sont scolarisés à temps plein en classe ordinaire à l’école primaire, avec des temps dédiés complémentaires où ils travaillent les difficultés comportementales et cognitives identifiées en classe entière.

La méthode s’applique à tous les élèves dans tous les lieux de vie de l’école. Toute la communauté éducative (enseignants, accompagnants médico-sociaux, personnels périscolaires) est formée à ces pratiques professionnelles communes et bénéficie d’un suivi sur le terrain. Les parents sont également associés et accompagnés pour favoriser la continuité et la généralisation des apprentissages.

Un plateau technique médico-social situé dans l’école et une dynamique partenariale opérationnelle

La mise en œuvre des « classes d’autorégulation » s’appuie sur le déploiement, par un établissement ou service médico-social (ESMS), d’un plateau technique constitué d’éducateurs spécialisés, d’aides médico-psychologiques et d’intervenants libéraux présents dans l’école à plein temps.

Elle repose sur une dynamique partenariale qui implique, aux côtés de l’ESMS, les acteurs institutionnels locaux : l’agence régionale de santé (ARS), le rectorat, la mairie de la commune où se situe l’école. Ce schéma de coopération soutient la nécessaire collaboration entre le médico-social et l’Education nationale en réponse à une volonté commune en faveur de l’inclusion scolaire et aux attentes des professionnels des deux secteurs.


Pour aller plus loin



[1] ABA : Applied Behavior Analysis (analyse appliquée du comportement).