Il s'agit d'un tiers-lieu*, ouvert à toutes et tous, dans lequel le lien agit tel un soin, où chacun peut venir se restaurer et prendre soin de sa santé, avec une attention particulière pour les personnes ayant des besoins spécifiques. C'est une subtile alliance entre une activité commerciale d'utilité sociale, levier à l'inclusion et une activité d'intérêt général au service des personnes malades, en situation de handicap et des aidants. Audrey Stos, directrice des relais et Candice Mondin chargée de missions ressources chez Espace Singulier ont accepté de répondre à nos questions.
A quels enjeux ce projet répond-t-il ?
Notre tiers-lieu aspire tout d’abord à rompre l’isolement des personnes : en venant Chez Eva, ils peuvent tisser du lien de différentes manières (présence de bénévoles, soirée jeux de société, ateliers, sensibilisations, concerts, etc.). Si elles n’ont pas la capacité de se déplacer toute seule jusqu’à notre lieu, un bénévole de l’association peut faire l’accompagnement.
Au-delà de rompre l’isolement, Chez Eva a permis d’initier une dynamique de mixité sociale : ici, quelques soient leurs différences, les personnes peuvent tisser des liens les unes avec les autres. Nous sommes persuadés que chaque différence est une richesse et notre établissement est adapté à toutes et tous. La mixité reste un défi sociétal majeur.
L’enjeu réside également dans le fait de convaincre les visiteurs de l’importance du “prendre soin de soi”. Restauration issue de l’agriculture raisonnée, soins validés par un comité d’éthique, offre culturelle en plein cœur de la ville de Massy… l’offre est variée et vise au bien-être de toutes et tous. Se faisant, Chez Eva répond aussi à un enjeu de développement économique local.
Comment est né ce projet ?
Ce projet est né d’un constat : très peu d’établissements sont le reflet d’une société véritablement inclusive. Les aidants n’ont pas de lieu non-spécialisé dans lequel ils ou elles peuvent se rendre pour profiter d’une pause café ou d’une pause bien-être sans s’inquiéter de leur proche dépendant (Chez Eva, un bénévole peut rester auprès du proche dépendant pendant que l’aidant se ressource). Les établissements non-spécialisés / non-médicalisés, sont peu adaptés aux besoins et à la mobilité de toutes et tous. C’est la raison pour laquelle, nous avons créé Chez Eva.
Avez-vous rencontré des obstacles pour la mise en œuvre de votre projet ?
Il a tout d’abord fallu trouver un local répondant en taille et en localisation au projet. Nous recherchions un local suffisamment grand pour accueillir les trois espaces qui constituent le lieu (café – restaurant – salon de thé / salle de coworking / cabinets de soin et bien-être) et suffisamment bien placé dans Massy pour permettre au plus grand nombre de pouvoir s’y rendre. Nous avons également dû rechercher des soutiens financiers et convaincre tous les partenaires de la pertinence de ce modèle hybride articulant une activité commerciale et une activité d’intérêt général. Notre projet a mis 14 ans à voir le jour !
Quels impacts votre initiative a-t-elle ?
Les clients nous font part de l’apaisement et de la bienveillance qu’ils ressentent en passant les portes de ce tiers-lieu. Ils accordent de l’importance à la dynamique sociale du lieu et certains confessent même un changement de regard quant à la différence.
De plus, l’animation régulière permet au plus grand nombre de venir profiter d’un moment Chez Eva aussi bien à l’occasion d’un évènement gratuit ou payant.
Quelles sont vos perspectives ?
Nous allons devoir trouver une stabilité économique viable sur la durée. Et notre ambition est de partager notre expérience avec le plus grand nombre et pourquoi pas essaimer ce projet.
Où trouver des informations sur votre projet ?
Nous sommes présents sur les réseaux sociaux (Facebook ; Instagram ; LinkedIn ; Twitter) et nous avons un site Internet.