“Je ne changerais de métier pour rien au monde”

“Je suis éducatrice spécialisée de formation et j’accompagne toutes les personnes du parc 115 qui ont le statut de réfugié ou de protection subsidiaire. Mon accompagnement est global : accès au logement, ouverture des droits RSA, recherche d’emploi, scolarisation, apprentissage du français… C’est vraiment une démarche globale en fonction des besoins des familles.

Au départ, je voulais être enseignante. Mais, dans les stages, devant une classe, je me suis sentie limitée dans ce que je pouvais faire. J’ai toujours voulu aider les autres à devenir autonomes, à retrouver le pouvoir sur leur vie et le métier d’éducateur spécialisé amène à ça. Donc, à la suite de mon master d’éducation, je me suis réorientée.

Pour être éducateur, il faut vouloir aider les autres et bien savoir qu’on ne possède pas de baguette magique. Il y a de très bons moments, d’autres beaucoup plus difficiles mais c’est un métier très riche qui s’exerce avec plein de publics différents. J’aime vraiment ce que je fais, je ne changerais de métier pour rien au monde. Savoir pourquoi on se lève le matin, c’est une chose importante.

En 2050 ? Mon métier existera encore, on aura toujours besoin d’éducateurs ! J’espère qu’il gardera son côté humain ; prendre le temps d’être avec les gens pour mieux les accompagner. Aujourd’hui, j’accompagne 25 familles, dans toute la Moselle, parfois je n’ai juste pas le temps ! Par exemple, pendant le confinement, j’étais en télétravail. Au début j’avais peur de perdre le lien mais j’ai appelé les familles tous les jours et, finalement, avec whatsapp ou la visio, les personnes sont devenues plus autonomes. J’ai aussi fait des dictées en famille ou lu trois pages du Petit Prince tous les jours à une petite fille. Cela a créé de nouveaux liens, plus proches… J’espère que le métier gardera son sens qui est l’humain.”