C’est un long chemin pour apprendre à se connaître, à construire la confiance, la relation éducative avec le jeune, les parents, les partenaires. Ce métier est complexe parce que l’on travaille sur de l’humain et qu’on ne peut pas parler en termes de résultats immédiats. Je pense par exemple à une jeune fille de 18 ans qui avait touché le fond. On croit que c’est un échec et puis elle revient d’elle-même vers nous, et c’est seulement là qu’on voit le résultat.
C’est un beau métier même si l’on peut se poser énormément de questions sur les politiques sociales actuelles et que le besoin de transversalité est criant. Le jeune ne rentre jamais dans une case, il pourrait relever de la justice mais pas seulement, du soin mais pas forcément, du médico-social mais pas uniquement… Les professionnels du terrain ont des choses à dire, des solutions à porter. On fait entendre notre voix pour les jeunes et pour les familles que l’on accompagne.
Je crois vraiment que ce métier est nécessaire, indispensable, et qu’on peut lui accorder beaucoup de valeur. Nous ne sommes pas là pour sauver les gens mais pour semer des petites graines, leur donner les clés pour se tenir debout. Notre objectif, c’est de devenir inutile.”